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Nous avons vu  …

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A La Filature, dans le cadre du festival Les Vagabondes,

nous avons assisté le 15 janvier à la 1ère de

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CHRONIQUES D'UNE VILLE QU'ON CROIT CONNAITRE

de Wael Kadour et Mohamad Al Rashi

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     L'appréciation d'un spectacle peut se faire en plusieurs temps : la première réaction au moment où l'on sort de la salle, et celle qui vient les jours suivants, quand le spectacle chemine dans notre esprit. "Chroniques d'une ville qu'on croit connaître" est de ceux qui nous marquent longtemps.

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Cette première représentation est l'aboutissement de la création du spectacle, suite à la dernière période de résidence qui a eu lieu à La Filature, Scène Nationale – Mulhouse, coproducteur du spectacle.

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Dans cette pièce, où la scénographie est sobre et cependant terriblement efficace, les deux metteurs en scène, Wael Kadour aussi auteur du texte, et Mohamad Al Rashi, nous livrent une mise en scène par séquences, à la manière d'un film, où le final nous apportera l'explication. Durant la représentation, tous les comédiens sont présents sur le plateau, et sont tour à tour acteurs et spectateurs. Le jeu des acteurs, par des adresses directes au public, intègre celui-ci au spectacle, comme étant partie prenante des faits qui se déroulent sous ses yeux. Le texte, dit en syrien, est surtitré en direct par les comédiens.

Cette pièce questionne la tolérance, le droit à aimer, la liberté d'être. Le carcan et le poids de la société, de l'administration, de la religion et de la famille, fait ici son œuvre...

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L'histoire se passe en Syrie, au moment des révoltes de 2011. Sur ce fond de révolution, nous découvrons la jeune Roula. Elle est soupçonnée d'avoir eu une relation amoureuse avec une autre femme. C'est interdit dans la société syrienne. Roula sera arrêtée, et devra s'expliquer sur cette possible relation, plus que pour ses contacts avec les activistes. Face à ses juges, depuis l'interrogatoire dans le centre d'arrestation, jusqu'à ses proches, voisins et amis, Roula doit défendre son intimité. Confrontée à la société entière, elle devra faire face à une violence bien plus insidieuse, qui se rajoute à celle de la révolution.

 

Cette pièce est importante et nécessaire ; elle gagnera en puissance à mesure des représentations proposées. Le soir de la première, l'émotion des artistes était palpable. Ce spectacle nous rappelle que notre droit à la liberté est précieux et fragile, et que notre quotidien occidental ne doit pas nous le faire oublier.

 

Le texte arabe de la pièce paraîtra bientôt aux Editions Mamdouh Adwan traduit en français et en anglais.

 

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Crédit photo / dessin : © Ibrahim Brimo

Sources : La Filature, Scène Nationale – Mulhouse, 

http://www.lafilature.org/spectacle/wael-kadour-chroniques/

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Article écrit par Bathilde 

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